lundi 1 novembre 2021

HALLOWEEN : films pour flipper !


HALLOWEEN :
films pour flipper !


Halloween est une fête donnant l'occasion de se faire peur devant son écran, en découvrant, redécouvrant ou faisant découvrir des films fantastiques et/ou d'horreur.
 🎃🎃🎃
Voici donc une petite liste de films d'horreur qui m'ont le plus marqué de ma petite vie de cinéphile... Si vous ne savez pas quoi regarder ce soir, et si vous voulez être dans le mal, voici de quoi ne pas faire le malin devant son écran... A regarder en VOST, et sans votre pote Jean-Jérôme qui boit du jus de fruits en parlant fort à côté de vous : 




- L'EXORCISTE 
(William Friedkin, 1973) 
Avec son style documentaire, le maître Friedkin place le spectateur au coeur d'un véritable cauchemar pour un parent : celui d'assister impuissant à la dégénérescence de son enfant, souillé et maltraité par un esprit pervers échappé du fin fond de recherches archéologiques en Irak. La-dite séquence de fouilles, qui est la première du film (à préférer infiniment au remontage des années 2000), donne le la et met directement mal à l'aise son audience avec ce sentiment fort "d'inquiétante étrangeté".


- LES DENTS DE LA MER 
(Steven Spielberg, 1975)
"Forcément" serait-on tenté de dire, mais comment ne pas citer l'un des premiers coups d'éclat de Spielberg dans une liste de films les plus flippant du cinéma ? Le thème principal de Williams, les plans suggestifs, l'attaque au petit matin du début, la scène nocturne faisant attendre, attendre que quelque chose n'arrive, le discours dans la cale du bateau, le combat final... le film est une perfection qui met encore parfaitement la pression de nos jours.


- LE LOCATAIRE
(Roman Polanski, 1976) 
En France et avec très peu de moyens, Polanski parvient à instaurer un climat très malaisant au sein d'un immeuble parisien. Progressivement et avec quelques détails pouvant prêter à sourire de prime abord (le héros se rend compte que les autres locataires restent des heures face à un mur, par une fenêtre), le film instaure progressivement la peur, et nous range, désarmé, du côté du héros désemparé.


- L'INVASION DES PROFANATEURS
(Philip Kaufman, 1978) + BODY SNATCHERS (Abel Ferrara, 1993)
Paranoïa ultime. Ici, des spores tombées de l'espace font pousser d'étranges fleurs dans les villes. Les gens vont dormir, mais ne se réveillent pas. Enfin pas tout à fait : dupliqués dans des cosses durant leur sommeil, ils sont une version aseptisée d'eux-mêmes, sans âme, sans émotion. Ces nouvelles coquilles se lancent alors calmement dans leur nouvelle mission : faire dormir de force les gens refusant de le faire, marchant avec leur clone en file indienne dans les rues, et poussant un hurlement glaçant lorsqu'il repère un futur candidat à désincarner. Le film de Kaufman se passe en ville, celui de Ferrara dans une base militaire; les deux sont brillants et doivent forcément beaucoup à la première mouture de Don Siegel dont la fin reste dans toutes les mémoires.


- ALIEN
(Ridley Scott, 1979)
La terreur spatiale absolue, la créature étant une source d'angoisse autant que toute l'incroyable atmosphère mystique autour de la découverte d'autres formes de vie et d'intelligence dans l'espace. Avec ce film, Ridley Scott montre déjà l'étendue de son talent (c'est son 2ème...) et lancera sans le savoir une des plus colossale et passionnante saga de Science-Fiction, qui permettra de faire émerger ou de confirmer le talent de certains des plus cinéastes de genre que sont David Fincher et James Cameron.


- SHINING
(Stanley Kubrick, 1980) 
Certainement l'un des films ultimes sur la folie, la démence, la paranoïa, et l'un des plus fins sur la déliquescence d'un individu en situation d'échec depuis toujours, finissant par rejeter sa colère sur ceux qui comptent pourtant le plus pour lui. Kubrick (au grand dam des amoureux du roman original de Stephen King), joue la carte de l'équilibriste entre fantastique pur et terreur psychologique. On peut donc autant imaginer que tout se passe dans la tête de Jack Torrance, comme penser que c'est l'endroit qui est hanté et déteint lentement et négativement sur lui... Quoiqu'il en soit, le résultat est le même : il est effrayant comme il perd inexorablement tout lien avec la raison.


- THE THING
(John Carpenter, 1982) 
Paranoïa ultime, la suite. Un extra-terrestre impossible à définir, prenant la forme de ce qu'il touche, l'imitant à la perfection, dupliquant ses victimes, les transformant sans ménagement, diffusant une paranoïa absolue au coeur de ce groupe de chercheurs américains coincés dans leur base en Antarctique. Le plus perturbant est qu'on voit le monstre... mais qu'on ne comprend pas vraiment ce qu'on voit, ce qui met continuellement sous tension. La scène du test sanguin, celle de la réanimation ou encore le passage du chenil ne sont que quelques éléments d'un cocktail brutalisant sans ménagement le spectateur du début à la fin... une fin nihiliste, après laquelle on se peut se demander si l'un des protagonistes est bien humain, et si oui lequel. 
Un indice : buée. Un autre indice : bouteille de whisky.


- LES GRIFFES DE LA NUIT
(Wes Craven, 1984) 
Impossible de ne pas dormir... c'est sur ce postulat aussi simple qu'ingénieux hérité des fameux BODY SNATCHERS, que Craven créé Freddy Kruegger, esprit maléfique tuant ses victimes dans leurs cauchemars. Le film recèle de scènes faisant encore autorité de nos jours, comme celle du bain, de la chaufferie ou bien entendu, ce final durant lequel Craven donne une petite chance à son héroïne face au boogeyman en lui permettant de poser pièges et chausses-trapes dans sa demeure, idée récurrente dans sa filmographie !


- ANGEL HEART 
(Alan Parker, 1987) 
Un film autant dramatique que terrifiant, le plan déroulant tout du long du générique de fin finissant d'enfoncer le clou. Un Mickey Rourke incroyable et au sommet de ses capacités en détective miteux, tentant de surnager dans l'atmosphère oppressante et... chaude comme l'enfer de la Nouvelle Orléans, courant après les témoins d'une affaire de disparition qui lui échappe totalement. Parker montre là-encore son immense talent, lui qui a été l'un des rares réalisateurs de pub / clips a avoir opéré avec brio une transition vers le cinéma.


- PRINCE DES TENEBRES
(John Carpenter, 1987) 
Religion, science et physique quantique; Carpenter mélange brillamment les thèmes en y plaquant l'idée que ce qu'on connait de la religion est liée au concept des univers parallèles. L'avènement du Malin est imminente et un groupe de scientifiques enfermé dans une église d'un autre âge essaye de comprendre comment le contrer, tandis que la nature se modifie, que les insectes et les clochards (!) sont déboussolés.


- CANDYMAN
(Bernard Rose, 1992)
Un film n'ayant pas d'équivalent dans sa mixture entre drame, romance et horreur pure. Les personnages principaux sont magnifiques, la mythologie urbaine fonctionne à plein régime et les entrées en scène du Candyman sont terrifiantes.


- THE RING 
(Hideo Nakata, 1998) 
L'un des films les plus importants de la J-Horror, ces films d'horreur japonais liés aux mythes et légendes du pays. Ici, le fait de tomber sur le visionnage étrange présent sur une VHS promet la mort au spectateur, prévue 1 semaine après. C'est la fuite en avant pour les héros, et l'occasion rare d'assister à des "morts de peur" au cinéma.


- THE REEF + BLACKWATER 
(Andrew Traucki, 2010, 2007)
En deux films, l'australien Traucki a rebattu les cartes du film de créature marine, tout simplement en revenant à la source spielbergienne : montrer peu pour terroriser davantage lors de l'arrivée brutale du requin ou du crocodile, sans oublier de créer de vrais liens entre les personnages pour qu'on s'y attache. Une sensation de temps réel (les héros restent quasiment au même endroit tout le long de chacun des films) qui oppresse véritablement, pour amener à des conclusions certes convenues dans le registres, mais fortement dramatiques. 


- THE STRANGERS
(Na Hong-jin, 2016)
Une petite bourgade tranquille, un policier un peu péquenaud (on est en Corée du Sud) et goguenard, et des meurtres qui commencent à s'accumuler... Un rapport avec ce vieil ermite japonais fraîchement débarqué dans les environs ? Rien n'est moins sûr... ou rien de plus sûr... on navigue à vue aux côtés de notre héros affolé et dépassé par la violence de ce qui se passe, nous emmenant progressivement et inextricablement vers un final tout simplement cauchemardesque, dont certains plans en clair-obscur marquent l'esprit au fer rouge. C'est le troisième métrage de Na Hong-jin, jeune cinéaste à la filmographie parfaite.


HALLOWEEN : 10 FILMS POUR FLIPPER 🎃
Je parle de certains de ces films dans cette vidéo, avec extraits à l'appui :
https://www.youtube.com/watch?v=vW3_2XGVqKU


Cette liste est fatalement non-exhaustive, car il est très difficile de tout mentionner sans tomber dans la citation du registre complet du film d'épouvante. Cette liste est aussi forcément subjective: ce qui fait peur à l'un ne fera pas forcément peur à l'autre.
Il reste bien entendu nombre d'oeuvres à découvrir pour se faire peur : je citerai les séries X-FILES, qui recèle d'épisodes remarquables comme QUAND VIENT LA NUIT et LES CONTES DE LA CRYPTE et ses morales vrillées, et pour rester dans les formats courts, le mémorable sketch de "La goutte d'eau" des TROIS VISAGES DE LA PEUR de Mario Bava...
Mais aussi, dans un autre registre, l'animé PERFECT BLUE de Satoshi Kon et sa star harcelée, ou encore l'excellente adaptation du jeu vidéo SILENT HILL par Christophe Gans, avec ses monstres damnés issus d'une psyché malade, souffrant autant le martyr que désireux de tuer.
L'horreur et la terreur peuvent prendre différentes formes et ne frapper parfois qu'une fois ou deux lors d'un film.
L'excellent VORACE (encore un film melting-pot) avec l'histoire de ce brave Colquhoun au coin du feu en atteste. L'EXORCISTE a accouché d'un 3ème opus à voir, habité de plusieurs idées et passages secouant (ah, mamie-mouche) repris depuis dans des films à succès comme HEREDITE. CHROMOSOME 3 diffuse quant à lui un fort malaise sous la caméra clinique du maître Cronenberg, tandis que [REC] est un réjouissant rollercoaster de tous les instants.
Les cartons mondiaux plus récents de CA oue encore d'INSIDIOUS démontrent, si besoin été, que le cinéma d'horreur a encore de beaux jours devant lui.

- Arthur Cauras.

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